Autant Vartan représentait pour moi la blonde glaciale et fatale, hitchcockienne, un peu garce et totalement inaccessible, la marâtre dans blanche-neige, autant Sheila, c'était blanche-neige, la jeune innocente gentille et jolie.

Pourtant, si je me souviens bien, il y avait un vrai halo de mystère autour de Sheila. Sur sa sexualité (un mec ?) et par suite sur son mariage avec Ringo (du pipeau ?), la naissance son fils (un gosse adopté ?). A ce propos, il y avait toujours la connasse de copine de votre mère pour dire que la tante de la belle-soeur de sa voisine était la directrice de l'orphelinat d'où venait le gosse de Sheila. Des trucs super chelous, comme le mystère qui entoure la mort de Claude François.

Sheila, elle a tout eu trop tôt et elle n'a pas su capitaliser. Véritable marionnette aux ordres de Claude Carrère, on lui fait chanter des textes un peu beaucoup culcul la pral, elle n'a jamais de fait scène pendant 20 ans. Néanmoins, elle réussit à décrocher un tube international (Spacer, c'est pas du caca-boudin), joué à la fois à New-York et à L.A. (c'est carrément international).

Quand elle quitte Carrère, elle essaye de relancer sa carrière. En 1986, Raul Ruiz la fait tourner dans une adaptation de l'île au trésor. Je crois même que le film va à Cannes dans une catégorie parallèle. Le film est un bide qui sortira en 1994 ! Elle sort de nouveau des albums et est la première à faire confiance à Gaultier, alors jeune créateur inconnu du grand public et tout le monde s'en fout !

Faut dire aussi que son nouveau compagnon, Yves Martin n'est pas une lumière en composition.

En bref, Sheila, c'est du très up et du très down. Je continue néanmoins d'écouter ses titres avec un petit sourire en coin, tant de naîveté dans cette voix avec des textes souvent tartes, c'est culte non ?

Je passe 1985 où elle se plante la gueule en inaugurant pratiquement le Zénith de Paris pendant 1 mois.

Triomphe en revanche en 1989 à l'Olympia et en 1998 et en 2002 toujours à l'Olympia.

Je crois que c'est quelqu'un de bien.

Tracklististing : Un prince en exil (1976) :
Mes années Guy Lux (Système 2, ring parade ...) Sheila porte une robe rouge longue agrémentée d'une cape rouge pareille du plus bel effet.

Tu es le soleil (1974) :
Idem, variet téloche à donf.

Tangue au (1982) :
Premier disque avec Yves Martin, franchement pas mal, manque le second degré des 70's.

Spacer (1979) :
Le tube intergalactique de Sheila, interplanétaire !!! Produit par Nile Rodgers de Chic. Elle fait le tube tout puissant indétronable et indémodable un peu comme notre Patricia Juvette nationale. Je me souviens du réveillon du 31/12 au Palace retransmis par TF1 et présenté par Mourousi. On entend que ça. J'ai 11 ans.

Singin in the rain (1977):
Apogée du Disco : Sheila est en petit short satiné rose paillette et un foulard rose autour du coup. Entre la Corse et la maison de Moulin-Neuf, je me transforme en Kamel Ouali pour inventer des chorés que dansent ma soeur et mes cousines, les robes sont faites avec des serviettes de bain et tenues par des pinces à linge... YSL avant l'heure. J'ai 8 ans.

Sanson et Dalila (1972)
J'adore celle là . Il faut écouter les paroles. Elle lui retire la force quand même !!!

Quel tempérament de feu (1975) :
Celle là est un vrai rêve de folle, derrière les arrangements on peut entendre "black is black", néanmoins, c'est avoir le cul en feu, qu'il faut entendre lorsqu'elle dit qu'elle brûle de vivre. J'adore.

Patrick mon Chéri (1976) :
Un rêve de folle encore. A hurler de rire.

Ne fais pas tanguer le bateau (1974) :
No comment, le titre parle de lui même.

Les rois mages (1971) :
Souvenir de gosse. La chantal Goya de ces années là !

Les gondoles à Venise (1973) :
Le tube après le mariage, se souvenir du pyjama vert emeraude de Ringo dans le "clip" et du rose layette de sa robe. Un remake des rois Maudits ???

L'arche de Noé (1977) :
Chantal Goya bis. Ma frangine et mes cousines adoraient. Tellement drôle, tellement ringue !

La tendresse d'un homme (1982)
Fin de carrière chez Carrère ... Qu'est-ce donc une femme sans la tendresse d'un homme ? Je me pose aussi la question !

Hôtel de la Plage (1978) :
Musique du film du même nom avec Guy Marchand, Daniel Ceccaldi, Sophie Barjac etc... Le fim est de Michel Lang et la musique de Mort Shumann. Un beau nanard qui fait chaud au coeur.

Gloria (1982) :
Son dernier grand tube chez Carrère. La chanson d'Umberto Tozzi en français et reprise en anglais par Vartan. Pas trop mal.

Comme Aujourd'hui (1987) :
Reprise de "be my Baby" un peu mou du genou...

Close to You (?date?) :
Chanson de Burt Bacharach et immortalisée par les Carpenters, pas mal quand même ...

C'est le coeur (1975) :
J'en profite pour faire une petite précision. Si le Disco a eu son apogé en 1977, 1978, il est évident qu'il n'est pas tombé du ciel. Cette chanson fait parti d'un mouvement "pré-disco" Initiée notamment par Carol Douglas, ce titre vaut son pesant de cacahuète !!!

Bang-bang (1966) :
Tiens Carrère dans les crédits ?!? Bon, il ya la version Nancy Sinatra et celle de Sheila. Choisis ton camp !

Aimer avant de mourir (1975) :
Un rêve de folle (bis) dépressive. Le texte est con, pourtant je ne peux m'empêché d'être ému quand j'entends ce titre ...

Adios Amor (1967) : Pareil.