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Dans le train qui me ramenait de Montpellier, Dimanche dernier, le célèbre 19h37, qui s'arrête à Nîmes et à Valence et qui me déposait 4 plombes et demi plus tard à Paris Gare de Lyon, j'ai eu le temps de lire. Ca oui. Ne parlons pas de la place qui m'a été attribuée sur les banquettes de quatre personnes où l'on ne peut jamais disposer ses jambes comme on veut. Ne parlons même pas non plus du trajet que j'ai effectué en sens inverse. Parlons encore moins des gens qui dès 19h43 font péter le sandwich enveloppé dans du papier d'alu lui même soigneusement rangé dans un sac Auchan qui fait du bruit (crunch crunch). Ne parlons donc pas du véritable festival de nuisances sonores auquel j'ai assisté bon gré, mal gré. Non.

Mais je voudrais dire au chevreuil qui a eu la bonne idée de traverser la voie au moment où le TGV passait, qu'il est mort et qu c'est bien fait pour sa gueule et qu'à cause de lui, on est resté en rade au moins 3/4 d'heures sur la voie. Je ne sais pas ce qu'ils fouttaient. Ils l'autopsiaient le chevreuil ? Ils ramassaient les morceaux ? Voilà , je suis arrivé à Minuit à Paris au lieu de 23h10. Dire que je vais faire du Paris Montpellier Paris tous les quinze jours, j'en suis malade.

Lorsque j'étais à Chypre, j'avais commencé le bouquin de Dominique Noguez sobrement appelé " Houellebecq, en fait " et j'avais bloqué sur la partie où l'auteur étudie de façon presque scientifique le style neutre de Michel Houellebecq. Cette partie est aussi chiante à lire qu'un commentaire de texte de première S. J'avais alors abandonné le bouquin pour lire du vrai Houellebecq : " Lanzarote et autres textes " , un des rares que je n'avais pas lu de lui.Ce trajet me permit donc de finir ce bouquin dans les meilleures conditions possibles.

En fait, Noguez décrit toute une période qui va de sa rencontre avec l'écrivain au tout début des années 90 jusqu'au procès de 2002 où il fut son plus fervent défenseur. C'est plutôt bien écrit, ça se lit aussi facilement qu'un blog, il utilise d'ailleurs le procédé du journal intime, et ça montre relativement bien le milieu des écrivains et des éditeurs du petit carré St Germain des Prés, de ses amitiés et de ses inimitiés. On apprend par exemple que la place d'éditeur chez Flammarion a été proposé à Fred Beigbeder grâce à M. Houellebecq lorsqu'il a été viré de C+ .

Ce bouquin est intéressant quand il tente d'y faire apparaître des côtés méconnus de Houellebecq, souriant, blagueur, profondément visionnaire et intelligent. Il l'est moins quand il insiste sur la dépendance de l'auteur pour la boisson. La scène du Queen est à ce propos un peu déplacée.Il y a aussi ce petit truc énervant que j'avais déjà ressenti en lisant son bouquin sur Duras qui consiste à se faire mousser sous prétexte qu'on est dans le camp d'un auteur quand même très polémiste. Je n'arrive malheureusement pas à rendre plus claire cette idée. Tant pis.

Voilà , je suis arrivé au bout de ce bouquin. J'ai hâte de lire le prochain Houellebecq. En attendant, je vais me lire le dernier Beigbeder. A moins que je lise du Proust. Qui sait ? Je vais avoir le temps. 7 heures de train par week-end tous les quinze jours. Ca kiffe sa race.