(lettre envoyée à mes amis lors de mes dernières vacances "familiales" en 1987, je venais juste d'avoir mon bac...)

Teint abricot doré, soleil brûlant, vent tiède, regards furtifs dans la foule anonyme, soirées chaudes et animées, la nuit pour y penser, timidité maladive, port du caleçon obligatoire, moi, je préfère la provocation. Prince, Grace Jones, Bashung Gainsbourg et Keith Jarett me tiennent compagnie dans mes moments d'intimité volontaire. Journées décalées, délires photographiques en noir et blanc, recherche des moments les plus visuels. Fatigue post-bac, maison belle et immense à 20 mètres de la plage, vue sur la mer, farniente quotidienne. Plaisir des douches avec adoucisseur d'eau, plaisir du sable sur la peau. Des yeux pour voir, d'autres sens pour sentir et écouter, chasse perpétuelle, sens flattés. Balades nocturnes, pub du port, jazzy, coeur délaissé, manque d'amour certain, amours platoniques, sommeil léger et court. Coeuille les instants forts, réconcilié avec l'existence ? Pluie d'aujourd'hui temporaire mais utile. Jours trop longs, nuits trops courtes. A la recherche des visages d'autres étés. Sûrement le dernier été à Royan. Les 15 ans de ma soeur au 14/07 gâtée par des petits ensembles Elie Medeiros. Trop seul pour partager, Trop bien pour déprimer. Il reste encore quinze jours.
J'en profiterai.