J'ai posté ma lettre de démission aujourd'hui.
Je vivais depuis le début de la matinée avec cette forme d'inconscience du mec qui a une idée en tête, s'approcher du bord pour sauter dans le vide, avec la trouille au ventre, tant la chute pouvait être sévère et qui se demande, malgré tout, s'il ne fait pas une connerie. Un pas en avant. Trois en arrière. Tout moi, quoi. Alors j'ai zappé. J'ai poursuivis mon but. Ecrire la lettre entre 10h00 et 11h00, les collègues redoublant d'effort pour m'aider à la rédaction de la lettre. Je n'ai pas grand chose à reprocher aux gens de ma boite. Sinon qu'ils bloquaient ma carrière et mon salaire depuis trois ans. Pour 3600 euros par mois, je n'étais pas dans les plus à plaindre, malgré tout. Le comble étant, que je pouvais, depuis septembre, enfin m'exprimer dans la gestion de projets en interne.
J'avais dit oui à Olivier. Il m'était impossible de lui dire non. Il fallait que je fasse cette putain de lettre.
J'ai tapé la lettre et je l'ai postée en RAC dans le bureau de poste sous les Mercuriales.
Une page se tourne.
Il y a un temps pour tout. Un temps pour grandir et un autre pour vieillir.
Je vieillirai à Montpellier.