Hier, j'ai eu ma première coloscopie (examen du colon sous anesthésie générale). Je n'étais pas entré dans un hôpital en tant que patient depuis 1986, lorsque j'avais subi une arthroscopie du genou gauche suite à un malencontreux accident de Volley lors du cours d'EPS de Terminale. C'était exactement pendant les grèves "Devaquet".
Hier donc, je me suis rendu dans une clinique du 11ème arrdt : la clinique Léonard de Vinci près du métro Parmentier. Au premier abord, ce qui m'a le plus frappé est que ça sentait strictement rien. En tous cas, pas ces odeurs d'éther des hôpitaux, ces odeurs froides et effrayantes qui elles même font plus penser à la mort qu'à la vie. Et là , rien, tout juste si ça sentait le propret. déjà , c'était rassurant.
Je suis monté au premier étage et après avoir réglé les problèmes administratifs, je suis entré dans une petite pièce, la salle de l'examen, où je me suis déshabillé, j'ai ensuite mis une blouse et je me suis allongé sur un brancard. Le chirurgien et deux autres personnes étaient déjà là . Deux minutes après, une des deux personnes se présentant comme l'anesthésiste m'injecta un produit dans le bras et puis ... plus rien. Le vide. L'idée de la mort, déjà . Ne pas se réveiller et ne jamais se rendre compte qu'on ne s'est jamais réveillé.
Je me suis réveillé heureusement quelques heures plus tard. Deux ? Trois ? J'avais été placé dans une salle avec d'autres gens comme moi, allongés sur des brancards. Tout juste étions-nous séparés par des rideaux. Je me sentais un peu dans les vapes mais je ne ressentais aucune douleur apparente. C'est à ce moment précis que le chirurgien passa pour m'informer du bon déroulement de la colo et que je n'avais rien. Nada. Cet examen avait pour but de mettre en lumière la présence de diverticules qui quelquefois s'infectaient et me provoquaient des douleurs et des petites fièvres comme doivent le faire les crises d'appendicites. C'est ce qui avait été diagnostiqué en tous cas. Je n'avais rien. Tout ce qu'ils ont trouvé et retiré est un polype gros comme un petit pois.
Je ne veux pas croire qu'on m'ait autant fait chier, juste pour un petit pois.