Dans le principe, pour qu'un couple fonctionne, il faut faire pas mal de concessions. lui : Café sans sucre moi : café sucré, lui : vins cuits, moi : alcools forts, lui : fromages à pates dures moi : fromages à pate molles, lui -10kg, moi +10kg, (faut aussi être cohérent), lui : jeunes éphèbes moi grosses brutasses, lui : cold wave, moi : tout sauf ça.

Et le cinéma n'arrange rien, mais alors rien du tout.

C'est ainsi que j'ai dû subir pour faire plaisir à monsieur, le wong Kar-wai cuvée 2004 à savoir "2046".
Samedi 17h00, UGC les Halles, salle bondée. Malheureusement, 2 places en plein milieu et c'est parti pour une séance de cinéma de 169 minutes qui aurait pu me transformer en psycho-killer, en Hannibal Lecter, en Guy George, enfin bref, pour sortir de la salle, j'aurais été prêt à tuer tout ce qui bouge.
Au lieu de ça, il faut bien raison garder, j'avais échaffauder quelques plans de remplacement (plan B, plan C). Le plan B : Dormir. J'ai roupillé à deux reprises d'une durée plus ou moins longue. La première fois, je me suis réveillé tout seul, la deuxième fois, il m'a réveillé en me donnant un coup de coude dans les côtes en me disant "arrête, tu ronfles !" , ce qui a eu pour effet d'accentuer ma volonté de butter toute la salle. Je suis en colère, je sue à grosses gouttes, je suis mal, c'est un calvaire. Le plan C. Draguer le mec à ma droite. A ma droite le mec est taillé comme un bucheron canadien avec cet air antipathique des hétéros qui sont persuadés d'avoir un p'tit pédé à côté d'eux. Je pense ça car je suis totalement parano. Peut-être qu'il se fait chier autant que moi. Peut-être plus ? Qui sait ? J'essaye de tenter ma chance. Froler sa jambe, accorder nos respirations, laisser ma main baladeuse vivre sa vie de main baladeuse ... Rien à faire, le connard ne répond pas et j'aperçois sa machoire se durcir dans la pénombre. Pas cool. Après tout, il est peut-être captivé par le film ?
Et pourquoi pas moi ?
Mais merde, c'est joli ce film mais c'est nul. C'est creux, c'est chiant, rien ne passe, rien du tout. Même J.J. Beinex ferait mieux.
Le pire dans tout ça, c'est que j'ai vu tous ses films ! C'est beau l'amour non ?
On est ensuite allé dîner au Thaï Classic de la rue des Lombards, histoire de terminer la soirée en beauté. (heu... rien ne me fait plus plaisir d'ailleurs ...)

Sinon, hier, sur Arte, il y avait "the Party" de Blake Edwards (1968) avec Peter Sellers dans le rôle de l'acteur indien viré et invité par erreur dans la jet-set de Beverly Hills, dont j'avais plusieurs fois entendu parler sans jamais l'avoir vu.

voilà , un film à la hauteur de mes espérances. Drolissime à souhait. Que du bon. Du comique de situation façon C. Chaplin ou Buster Keaton à la "vraie critique sociale" d'une époque. Jj'ai vu l'évidence du film culte, le genre de film à posséder en DVD et dans tous les supports à venir de toute urgence.

Et déjà , Blake Edwards inventait les soirées mousses... en 1968 !