Pas exactement mon truc de jouer sur les platebandes de céwamkiléfé mais bon quand j'ai entendu parler de ce truc et avant même que ce projet ne devienne une compilation du pire de ce qu'on peut s'infliger en rentrant du boulot pour plein de mauvaises raisons (parce qu'on est fatigué, parce que c'est trop long, parce que Joséphine avec notre différemment grande Mimi Mathy va commencer à 20h50 et parce que blablablas...), j'ai eu envie de poser la première pierre. Alors non, je ne fais pas fondre des claquos pourris avec des pommes de terre sautées autour d'une petite salade et les carbonaras ma foi, c'est bien trop calorique et tellement commun même si, moi aussi, j'adore ça.
Ma recette est ultra diététique, pas chère du tout et impose tout de suite le respect autour de vous. Genre "t'as combien de toques au michelin déjà ?" Wé, genre ça. Cette recette, complètement repensée par mes soins, est parue dans un canard de cuisine que j'affectionne tant et que j'achète tous les deux mois. J'ai su la rendre jolie, pratique à manger au détriment, c'est vrai, d'autres facteurs que j'ai cru moins essentiels comme le temps par exemple. Ma recette est dix fois plus longue a préparer et regardons pourquoi.
Remarque 1 : J'y perds ici, j'y gagne ailleurs. Il ne faut pas se voiler la face, ce plat ne pourra pas être le plat de résistance pour la première communion de Marie Carmen, la nièce dont vous êtes la marraine ou la fille dont vous êtes la mère ou le fils transgenre que vous nevouliez pas. Pas possible. Ou bien vous êtes maso.
Je prévois personnellement ce plat de résistance pour deux ou trois personnes, quatre étant le grand maximum. Faisable mais pensez à poser votre vendredi.

Pour ce plat, il faudra donc :

  • un litre de moules par personne
  • un litre de vin blanc
  • 3 poivrons : un jaune, un vert, un rouge
  • un bouquet de coriandre fraiche
  • une boite de poivrons rouges en bocal
  • une boite de crème fraiche
  • du temps et un peu d'amour


Préparation :

Dans un grand faitout que l'on va mettre sur la plaque chauffante, on va jeter deux trois poignées de moules en arrosant d'un peu de vin blanc. On va laisser tranquillement ces petites choses s'ouvrir dans ce divin liquide. Personnellement, j'adore la bouchot, mais il faut dire qu'elle est absolument minuscule ces temps ci, alors, j'ai pris de la bouzigue (une moule locale assez salée). Hors de question de prendre de la grosse hollandaise ou de la grosse espagnole. L'europe oui ! Mais l'europe de la moule, non ! Pour le vin, il faut un blanc sec style sauvignon, je me suis laissé tenter par un vin local pas trop dégueu : du picpoul. Losque les premières moules s'ouvrent, on les prend avec les doigts pour les égoutter, les mettre dans un autre récipient et les laisser un peu refroidir. Et ainsi de suite jusqu'à ce que toutes les moules soient ouvertes.

A la fin de cette étape, on doit se retrouver avec le faitout contenant le jus des moules mélangé au vin (nectar très très précieux), un autre récipient avec l'intégralité des moules ouvertes. On peut s'apercevoir alors qu'on n'est absolument pas passé par la phase grattage des moules que j'exècre au plus haut point puisque de toutes manières les moules vont être décoquillées une par une et le jus va être filtré. Qui va penser une seconde qu'il y avait de la merde dans ce jus de moule et que vous avez passé deux heures les doigts dedans ? Personne, bien sûr ! Surtout si vous ne le dites pas.

Deuxième étape : Il faut décoquiller les moules une par une, arracher les cacas d'algues qui dépassent et les mettre dans un autre récipient. La raison pour laquelle je procède par intégration progressive des moules dans le faitout est pour ne pas trop nuire à l'élasticité de la moule. La moule trop cuite, c'est définitivement pas bon. On décoquille, on décoquille ... Au besoin, on s'aide d'un petit couteau. Cette phase est certainement la plus chiante.

Troisième étape : On filtre le jus qu'on récupère dans une autre récipient. On aperçoit tout ce qui aurait pu effrayer notre convive, altermondialiste convaincu qui aime de temps à autre s'acheter des nems chez le chinois du coin, le samedi soir en regardant Flavie Flamant Daniela Lumbroso, parce que Daniela Lumbroso Flavie Flamant, elle est vraiment trop tarte. Il kiffe trop le dernier Benabar d'ailleurs.

Quatrième étape : Mixer le jus de cuisson filtré avec les poivrons rouges en boite. On obtient un jus très très parfumé. En fait c'est que du jus de moule, du vin et des poivrons rouges. Ne pas perdre ça de vue.

Cinquième étape : Avec un couteau très affuté, il faut couper les poivrons rouges verts jaunes en petit carrés de 8mm sur 8mm. Bien veiller à respecter la cohésion des couleurs, des substances. ce plat pourrait souffrir de trop de vert ou de jaune ou de rouge dans telle partie du récipient et de pas assez de vert ou de jaune ou de rouge dans une autre partie ce qui inévitablement serait un désastre sur le plan visuel. Do not forget, mon plat doit exciter les cinq sens en même temps. Une fois les poivrons coupés, il faut les faire revenir dans une poêle avec un peu d'huile d'olive jusqu'à obtenir une légère caramèlisation de l'ensemble (10-15 minutes.

Sixième étape : Tout est prêt pour l'assemblage. Faire chauffer le jus des moules mixé au poivrons rouges à feu moyen. Faire réduire un petit peu. Ajouter la crème fraiche, les poivrons, les moules et réchauffer le tout quelques minutes. Ajouter au dernier moment de la coriandre fraiche finement ciselée.

Servir.

Alors ?