01/07/2002
Lorsqu'on quitte l'hôtel, on s'aperçoit que moche de nuit, cette ville est aussi moche de jour. Il semble que ce soit un mégapole pétrochimique. Il y a des centrales partout. Comme ça. En plein centre ville. Beurk. On ne met pas très longtemps à sortir de la ville et ainsi terminer le trajet de la veille. Direction Paraty. Ensemble architectural du XVIIe et XVIIIe siècle. C'est la première étape balnéaire des vacances. On traverse des paysages de montagnes assez tourmentés L'album Vespertine de Björk dans le CD player fait assez bien ressortir cette ambiance étrange. Les routes sont bonnes, quoique Le problème, c'est toujours les camions qu'il faut doubler en dehors des virages et on peut attendre longtemps avant de pouvoir doubler un camion.
Arrivée à Paraty vers 13h00. Rapidement, nous choisissons une pousada non loin du centre historique piétonnier. Notre chambre est claire et propre. Deux lits simples encore. Et toujours pas beaucoup de gens à l'intérieur de l'hôtel. Ensuite, nous faisons une première incursion dans le centre historique afin d'y déjeuner. Il y a beaucoup de commerces dans ces petites ruelles vides. On tombe sur un resto sympa mais désert. Le service est très long. Il faut 2 heures pour servir deux malheureuses crêpes (plat et dessert), une eau gazeuse et un café. Olivier a du mal à se faire comprendre. En guise de jus d'ananas, on nous apporte de l'ananas entier.
Il reste un petit peu de temps pour aller à la plage d'à côté. Elle est tout a fait quelconque. Il y a beaucoup de chiens. Cette plage pue d'ailleurs le clebs. Néanmoins, l'endroit a du charme à la tombée de la nuit. Plusieurs Bars-huttes diffusent de la musique en sourdine. On peut apprécier le coucher du soleil en sirotant une boisson.
Ce soir, on mange de la langouste.
Le soir, on recherche un restaurant à Paraty, toujours dans le centre historique. Il ne s'agit pas seulement de trouver un restaurant qui nous plaise, mais un restaurant qui nous plaise avec des gens dedans. Apparemment, on est bien hors saison. Le centre historique de Paraty est un bloc de 500 m sur 500 m avec 2 ou 3 rues qui se croisent. Chercher un restaurant dans cet espace pourrait se révéler être un jeu d'enfants. Pas tant que ça. Au hasard d'une rue, une jeune personne attablée dehors et tenant dans ses petites mains des petites cartes nous accoste alors qu'on regarde le menu du restaurant. Elle porte les cheveux noirs très longs, une longue jupe un peu bablos et un gilet rouge. Elle va nous faire connaître le premier cliché brésilien que chaque touriste rêve de vivre en venant au Brésil. Sa voix est très douce, freakky ? Elle parle un peu anglais ce qui pourra faciliter le dialogue. Le genre de nana qu'on verrait avec des fleurs dans les cheveux vous vendre des coquillages dans lesquels on peut entendre la voix des sirènes. C'est ce qu'elle vous dira, sinon elle vendrait aussi de l'encens et des colliers. « Huuummmmm and the fish is sooooooooo gooooooood » dit-elle de sa voix mielleuse.
Elle finit par nous convaincre donc de rentre dans le restaurant. Il y a dans le fond une grande table de huit ou dix européens. Le resto est assez sombre. Les lampes sont tamisées à travers des paniers en osier qui ressemblent à des coquillages. La fille nous apporte la carte alors qu'un groupe de deux personnes jouent et chantent du folklore brésilien. Chico Buarque, Jobim. Très bossa-nova. Pas de langouste à l'horizon. On se décide pour des crevettes grillées avec une sauce aux fruits de la passion et des crêpes de manioc fourrés aux épinards. Je n'hésite pas à réclamer plus de cachaça dans la caipi. La soirée se passe ainsi, sans euphorie particulière mais sans tristesse non plus. Tout est bon sans être excellent. On approche toujours le paradis sans l'atteindre.
Le soir, on se fait des nouveaux copains. Ici les moustiques sont voraces.
4ème jour
lundi 1 juillet 2002. Lien permanent Voyages